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Périartérite noueuse cutanée du sujet jeune : penser à la génétique - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.405 
H. Martin , J.-F. Cuny, J. Pouaha, A. Bonhomme
 Dermatologie, hôpital d’instruction des armées Legouest, Metz, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Des mutations du gène CERC1, responsables d’un déficit en adénosine déaminase 2 (ADA2), sont rapportées dans des cas familiaux de périartérite noueuse cutanée (PANc) à début précoce. Nous rapportons un cas de PANc d’origine génétique.

Observations

Un homme de 39 ans était suivi pour des ulcères des jambes évoluant depuis l’âge de 33 ans, un livedo et des épisodes fébriles. Il avait pour antécédent un stripping bilatéral à 20 ans. Il ne prenait ni drogue ni médicament. Son frère cadet avait une PAN avec un épisode d’accident vasculaire cérébral (AVC). Pendant 5 ans, les bilans biologiques itératifs (auto-immun, infectieux, thrombophilie, cryoglobuline, mutation de la fièvre méditerranéenne familiale), biopsies cutanées et électromyogramme ne montraient pas d’arguments suffisants pour confirmer une PAN. L’imagerie montrait une insuffisance veineuse chronique. Dans l’hypothèse d’une angiodysplasie veineuse ou d’une vascularite, il recevait divers traitements (antiagrégants, anticoagulants, greffes cutanées et colchicine), qui s’avéraient inefficaces. Lors d’une hospitalisation en 2017, il présentait un ulcère hyperalgique de la jambe droite, évoluant depuis 2 ans et un livedo à grandes mailles des membres. La biologie montrait un syndrome inflammatoire isolé. L’histologie cutanée concluait à une vasculite purpurique et nécrosante. L’électromyogramme des membres inférieurs objectivait une polyneuropathie sensitivomotrice. Dans l’hypothèse d’une PANc, un traitement par méthotrexate 15mg/semaine, prednisone 60mg/jour et greffe cutanée était initié, permettant une évolution favorable. Devant les antécédents familiaux, une recherche de la mutation CERC1 effectuée était positive. La recherche de mutation est en cours chez son frère (Annexe A).

Discussion

Ce cas permet de s’interroger sur la place de l’étude génétique de CERC1 en présence d’une PANc. Les mutations autosomiques récessives de ce gène sont à l’origine de PANc du sujet jeune, avec un risque précoce d’AVC et d’atteintes viscérales. Sur le plan cutané, il peut s’agir de lésions classiques (livedo, ulcère, purpura, nodules sous-cutanés) ou plus sévères (nécroses digitales). Ici, la présence d’une mutation constitue un argument supplémentaire pour le diagnostic de PANc après plusieurs années d’errance diagnostique. Le déficit provoqué en ADA2 n’est pas quantifiable en France. En présence d’une mutation de CERC1, il est recommandé de proposer sa recherche chez les apparentés symptomatiques après un conseil génétique. Cette recherche a surtout un intérêt pronostic. Sur le plan thérapeutique, des cas sporadiques de greffe de cellules souches hématopoïétiques ou l’utilisation d’anti-TNF alpha sont rapportés.

Conclusion

La recherche d’une origine génétique doit être considérée dans les cas de PANc du sujet jeune, en cas d’antécédents familiaux de PAN ou/et de manifestations systémiques. Sa présence permet d’être vigilant quant aux complications possibles, notamment neurologiques.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Adénosine déaminase 2, CERC1, Périartérite noueuse cutanée, Ulcère


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.405.


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Vol 144 - N° 12S

P. S248-S249 - décembre 2017 Retour au numéro
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